Les cours du blé reculent sur les marchés mondiaux, où les échanges restent timorés en cette période de fin de récolte dans l’hémisphère nord, et alors que la Russie annonce une nouvelle récolte exceptionnelle.
De la Bourse de Chicago à Euronext, les prix du blé ont baissé ces derniers jours, la tonne de blé tendre s’approchant des 225 euros pour une livraison en septembre sur le marché européen mardi soir.
« Deuxième meilleure récolte »
En Russie, où plus des deux tiers des surfaces de blé ont été récoltées fin août, le cupboard SovEcon a révisé ses prévisions, estimant la manufacturing attendue en 2023-24 à 92,1 tens of millions de tonnes. Une estimation assez proche de celle du cupboard spécialisé Agritel (groupe Argus media) qui desk sur environ 90 tens of millions de tonnes.
« La Russie est en passe d’avoir la deuxième meilleure récolte de tous les temps », après celle, document, de l’an dernier (92 à 100 Mt selon les sources), indique Sébastien Poncelet, spécialiste du marché des céréales chez Agritel.
Ces dernières semaines, le blé russe a totalement dominé les échanges, vendant à un prix défiant toute concurrence. « L’activité de chargement en France est au level mort. Le blé européen cherche sa place. La baisse des prix s’explique notamment par le fait que l’Europe comme les Etats-Unis cherchent à retrouver des elements de marché », a expliqué l’analyste.
Les courtiers soulignaient aussi la forte résilience de l’agriculture ukrainienne, avec des estimations de récolte de blé situées autour de 20,5 tens of millions de tonnes, proche du chiffre de l’année précédente.
Le ministre ukrainien de l’Agriculture estime même, après avoir sondé les exploitants, que « les semis d’hiver pourraient progresser de 500 000 hectares, essentiellement au revenue du colza », qui atteindrait un niveau document, « en hausse de 40 % par rapport à 2023 », rapporte le cupboard Inter-Courtage.
Le cupboard souligne par ailleurs une hausse des exportations ukrainiennes de céréales, grâce aux voies ferroviaires et fluviales, options à la mer Noire. En dépit des bombardements russes des infrastructure portuaires fluviales ukrainiennes de Reni et Izmaïl, le flux n’a pas été interrompu et céréales, tournesol ou colza continuent de sortir du pays.
En l’absence de nouvelle attaque majeure sur la mer Noire, la state of affairs dans la région ne fait pas bouger les marchés : « On voit bien que le conflit entre la Russie et l’Ukraine est devenu la norme », rappelle l’analyste américain Dewey Strickler, d’Ag Watch market Advisors.
La flamboyante récolte russe annoncée (avec une capacité d’export d’environ 45 tens of millions de tonnes) menace de « peser sur les marchés américains », dit-il, quand les Etats-Unis s’attendent à des exportations de moins de 20 tens of millions de tonnes en 2023-24, au plus bas depuis plus de 50 ans.
Maigre récolte de blé dur
La mer Noire, de la Russie à la Bulgarie en passant par l’Ukraine et la Roumanie, représente aujourd’hui 40 % des exportations mondiales de blé. Mais, souligne Jack Scoville, de Worth Futures Group, « l’accès mondial au blé (…) est devenu beaucoup plus restreint » à mesure que les tensions montaient.
« Il est peu possible qu’un armateur ou un assureur maritime prenne le risque du passage de céréales ukrainiennes » depuis la fin de l’accord sur le hall maritime ukrainien, qui a fermé le port d’Odessa au transport des grains, estime-t-il. Et ce en dépit du récent départ de deux vraquiers non-agricoles qui ont gagné sans encombres le Bosphore depuis Odessa.
Les marchés suivent aussi avec consideration les prévisions météorologiques, qui annoncent un temps plus sec dans le nord des grandes plaines américaines et des prairies canadiennes, ce qui pourrait peser sur les rendements et faire remonter les prix.
D’ores et déjà, le Canada a confirmé mardi un recul de près de 13 % de sa manufacturing de blé, à 29,5 tens of millions de tonnes en 2023-24. Le repli est encore plus massif pour le blé dur, dont le Canada est le premier exportateur mondial, avec une baisse de manufacturing de plus de 26 %, à 4,3 Mt.
Les cours du maïs et du soja américains sont restés soutenus grâce à une météo sèche et chaude, mais la demande intérieure est toujours maussade du fait d’une « réduction de la manufacturing de bétail » et de la concurrence des produits brésiliens, souligne Jack Scoville.